jeudi 22 juillet 2010

Soirée toute en douceur

Je me demande où en sont les plans de riz. Nous avons vu les premier plants et les rizières inondées sur toute la vallée et les premiers jours de pousse. Mais depuis...nous avons un peu mis ça de côté, trop préoccupés par le reste. Nous nous équipons de caméras, appareils numériques, instax et holga, le pied dans le dos et traversons le vieux quartier d'Uchino pour sortir de la ville.
Là, sous les rayons dorés du soleil s'étendent les cultures d'un vert vif entourées de montagnes bleu.

En silence, nous nous appliquons tous deux à observer, sentir, filmer, photographier...Jusqu'à la nuit.

Comme il est un peu tard (20 h au moins!) nous décidons d'aller manger dans un chouette bar découvert récemment. C'est minuscule (3 tables et un comptoir), les 2 jeunes propriétaires sont très sympas.

Comme on est au Japon, les gens ne viennent pas tellement se bourrer la gueule ici (ce loisir est plutôt réservé aux Izakaya). Donc c'est calme, les gens discutent tranquillement et surtout, tout le monde se régale des super hamburgers maison. La viande a un goût sublime!

En général, on est bien calé avec ça. Mais goinfres que nous sommes, nous ne pouvons pas nous empêcher de prendre chacun un "parfait au chocolat" qui ne ressemble en rien au véritable "parfait au chocolat" puisqu'il s'agit d'une verrine mélangeant glace vanille, coulis choco, corn flakes, oreos et morceaux de gâteau mousseline. Très très mauvais pour la ligne mais extrêmement bon pour le moral.


lundi 19 juillet 2010

Il faut bien accepter l'été...

J'ouvre les yeux, je suis déjà en sueur... Impossible de me rendormir, je ne pense plus qu'à une chose: avaler mon verre de café au lait glacé pour sentir le liquide traverser mon corps en un frisson.

Depuis samedi, pas moyen de sortir de chez nous avant 19h tellement il fait lourd. Nous allons même faire les courses vers 21h ces derniers temps. La journée est dure, nos mains transpirent et abiment le papier alors dessiner devient pénible.

La poubelle sent mauvais constamment, les toilettes aussi. On dirait que tout moisi et, même si on nous avait prévenu, je ne pensais pas que c'était aussi rapide. Il parait qu'il faut étendre le futon tous les jours au balcon mais tant pis...

Et pourtant, il fait enfin beau. Après avoir passé l'hiver à espérer la venue du soleil, me voilà enfermée chez moi, les rideaux fermés à attendre l'arrivée du soir.

Je repense aux 2 énormes parts de pastèque qui nous ont été servies au Margutta la veille. Une pastèque bien rouge, bien sucrée et fraîche.

A midi, j'innove. Une recette improvisée à partir de choses trouvées à droite à gauche: des spaghettis froids aux champignons. Les champignons sont d'abord revenus dans de l'huile puis j'ajoute 2 cuillères à soupe de sauce soja, 1 cuillères à soupe de mirin, 1 cuillère à soupe de sucre et 1/2 cuillère à soupe de bouillon dashi. Je laisse mijoter quelques minutes et je laisse refroidir avant de servir sur les spaghettis bien frais et de saupoudrer le tout de sésame grillé. Au dessert, un flan au macha réalisé avec du lait chauffé, de la poudre de macha, du sucre et de l'agar agar.

A 16h, nous dégustons la succulente pêche que nous ont gracieusement donnée les margutteux la veille. Une pêche énorme, juteuse à souhait et sucrée.

Nous décidons alors de partir nous promener avant la tombée du soir. Cette balade me redonne toute mon énergie. Je repense à Martine qui me dit que pour se revigorer, elle utilise au maximum ses 5 sens et je m'y applique. J'observe tout ce qui m'entoure, je suis attentive, j'écoute, je sens et je pense au goût de la pêche goûtée avant notre départ.

Le quartier près de la mer est un lieu paisible où chacun entretient son jardin. Au Japon, j'ai l'impression de toujours voir ce qui se cultive et en quelle saison justement grâce à tous ces potagers mais aussi grâce au Margutta où l'on ne mange que des produits de saison. Les potagers ont souvent une partie réservée aux fleurs.

Je découvre un petit espace derrière une maison qui ressemble à un jardin secret où l'on irait se confier.

En voulant m'approcher, je me fais attaquer par des tonnes de moustiques. Au début j'en rigole et puis au bout d'une bonne quinzaine de piqûres, je commence à m'affoler et nous nous précipitons vers la plage.

Le soleil commence à ce coucher. En marchant sur le sable, je me dis que j'utilise mon dernier sens: le toucher. C'est une sensation à la fois agréable et frustrante.

Tout est calme, l'île de Sado se découpe joliment à l'horizon. Les travaux sont terminés pour la journée et il ne reste plus que le décors étonnant des grues arrêtées autour desquelles quelques pêcheurs attendent leurs dernières prises. Tous se découpent en ombres chinoises tandis que le ciel passe de l'oranger au rose.

Nous longeons le port jusqu'à ce que le soleil disparaisse et nous rentrons dans la nuit calme.

dimanche 18 juillet 2010

人形浄瑠璃 (Ninngyo Jyoruri)

Difficile de se lever aussi tôt surtout quand on sait qu'on va garder une petite fille (même très gentille) de 8h30 à 22h.

Heureusement, il s'agissait d'accompagner la maman à sa répétition de Ninngyo Juoruri, un spectacle de marionnettes aux origines plus anciennes que le célèbre Bunraku. Le Ninngyo Joruri est originaire de Sado, la grande île en face de chez moi (même qu'on la voit depuis la plage!).

Les marionnettes sont tenues par des acteurs portant un costume noir durant la représentation, de sorte qu'on ne les voit plus. A côté de la scène est assis le conteur, chanteur, musicien qui réalise une performance pendant ces 3 heures. Son énergie est incroyable si bien qu'on pourrait ne regarder que lui pour comprendre l'histoire. Il varie les tons de voix selon les personnages, passe de la narration aux dialogues...

Quant à Chloé, elle est la seule française de la troupe et fait tous les efforts du monde pour s'intégrer. Son jeu est incroyable et sa marionnette semble vraiment vivante.

Le spectacle est plein de scènes grandioses et ingénieuses: des chevaux dont le corps s'ouvre en 2 laissant jaillir une lumière dorée d'où s'élèvent deux saint sur un lotus, un combat entre ours et loup etc...
Finalement, la journée fut épuisante parce que Lio est pleine d'énergie mais avoir vu ce spectacle fut une belle récompense.